Tete de vache Bretonne Pie Noir

La Bretonne Pie Noir,
en deux mots

La Bretonne Pie Noir est la plus petite race bovine française, originaire du Sud-Finistère et Morbihan. En 1862, la Bretonne Pie Noir était la première race de France. Son livre généalogique est fondé en 1884. En 1900, 700 000 têtes sont recensées : c’est l’apogée. Comme pour toutes les autres races, durant l’intensification et la spécialisation agricole des années 50-60, les effectifs de la Bretonne déclinent rapidement pour atteindre 15 000 vaches en 1975. Si rien n’est fait, la race est amenée à s’éteindre…

Mais quelques passionnés s’alarment et Pierre Quéméré, alors professeur de zootechnie, lance un programme de sauvegarde en 1976 pour la race avec Jean-Jacques Colleau, alors généticien à l’INRA. Ce sera la première race bovine en France à bénéficier d’un tel programme.

De nouveaux profils d’éleveurs s’intéressent alors progressivement à la race bretonne, mixte et robuste. Ils s’installent en circuits courts et transformation fermière. Ils font ainsi renaître la race et les savoir-faire paysans locaux qui l’accompagnent. La recette du gros-lait est retrouvée dans les années 80. Les éleveurs de Bretonne Pie Noir se la réapproprient : avec le lait de leur chère bretonne, ils valorisent cette recette historique et traditionnelle en appelant le produit Gwell, en 1993.

La race Bretonne Pie-Noir constitue le rameau le plus proche de la population bovine bretonne originelle. L’impact des croisements du XIXème siècle peut en effet y être considéré comme nul. Aujourd’hui, la Bretonne Pie Noir est utilisée pour son caractère pleinement mixte, à la fois reconnue pour ses grandes qualités laitières et bouchères, par des éleveurs laitiers ou allaitants, tous installés dans des systèmes économes et autonomes en agriculture paysanne, transformation fermière et circuits courts.

Vache bretonne pie noir dans les près

  • Robe pie-noir à dominante noire, avec triangle en tête, écharpe et ceinture nettement délimitées
  • Bas du corps et mufle noir
  • Tête petite, à profil rectiligne, front étroit, orbites saillantes de face, naseaux bien ouverts
  • Cornes blanches à la base, noirâtres au sommet, de section cylindrique, implantées obliquement
  • Oreilles petites, dressées, très mobiles
  • Membres très fins, nerveux, à articulations bien nettes, aplombs réguliers, onglons clairs
  • Taille : petite avec une hauteur moyenne de 117 cm au garrot
  • Poids : 350 à 450 kg pour les femelles / 550 à 750 kg pour les mâles

Crédit photo : Union Bretonne Pie Noir

  • Mixte : Lait très riche, idéal pour la transformation et viande persillée et goutue
  • Des vaches très rustiques, nourries à l’herbe toute l’année, et adaptées aux milieux difficiles avec des sols pauvres ou humides
  • Très bonnes qualités de reproduction et de maternité, avec des vêlages faciles
  • Vaches résistantes, très peu malade, réformés en moyenne à 12 ans


1840

  • Dans les années 1840, la race Durham est introduite en Bretagne pour améliorer les races bretonnes. Les croisements sont de plus en plus fréquents. Cependant, la population bovine du Sud de la Bretagne est reconnue par les auteurs comme exempte de tout croisement, originale et de vieille souche.

1884

  • Création du livre généalogique (ou « Herd-Book ») de la race (la race est alors différenciée) qui adopte le nom de « Bretonne Pie Noir ». Jusqu’ici, elle était appelée « Morbihannaise », de « Cornouailles » ou « Bretonne »

1900

  • Apogée de la race : on compte 700 000 têtes.

1919

  • Après le premier conflit mondial, création d’une nouvelle Société des Eleveurs de la Race Bretonne Pie Noir. C’est un syndicat d’élevage qui a pour but « l’amélioration, la propagation et la défense de la dite race ». On observe alors une augmentation des effectifs.

1950

  • Vers la fin des années 1950, la situation de la race se dégrade. De petit format, elle ne semble plus adaptée à l’intensification de l’élevage, qui préfère les races plus productives.

1972

  • Mise en sommeil de la Société des Éleveurs, le Herd-book est arrêté.

1974

  • Lors d’un colloque de la Société d’Ethnozootechnie, plusieurs participants s’interrogent sur les conséquences génétiques de la disparition prévue à court terme de plusieurs races animales domestiques.

1975

  • Réalisation d’un état des lieux de la race par l’Ecole d’Agriculture de Lasalle-Beauvais mené par le professeur Pierre Quéméré.

1980

  • L’extinction de la race est annoncée. Pierre Quéméré aidé de Jean-Jacques Colleau, INRA, et Thomasz Krychowski, UNLG (ancien UPRA) crée le premier plan de sauvegarde d’une race bovine en France. La Société des Eleveurs est alors remise en route.
    De jeunes éleveurs de Bretonne Pie Noir retrouvent la recette d’un lait fermenté traditionnel de Bretagne : le laezh téo, ou « gros lait ».

1990

  • Un technicien au Parc Naturel Régional d’Armorique, Jean Sergent, assure l’animation du réseau d’éleveurs et gère le suivi du programme de sauvegarde.
    1993 Création de la marque collective « Gwell » pour le gros lait.
    1999 Un plan de relance et de valorisation de la race est adopté par le Syndicat des
    Eleveurs. Il se décline en plusieurs axes :
    • Objectiver la connaissance des animaux,
    • Promouvoir la race et ses produits,
    • Soutenir l’installation agricole (formation, parrainage…)

2003

  • Adoption d’un nouveau programme de sauvegarde génétique car les méthodes utilisées ont fortement évolué au début des années 2000 : accouplements à parenté minimale, augmentation de la fréquence des gènes rares pour éviter leur extinction totale, et maximisation du nombre de taureaux d’IA disponibles la même année.

2006

  • Lancement d’un nouveau plan de relance avec des objectifs réévalués.

2008

  • Création de l’Organisme de Sélection de la Race Bretonne Pie Noir sous le nom de l’Union Bretonne Pie Noir » (UBPN) suite à la réforme de la Loi sur l’Élevage par la Loi d’Orientation de l’Agriculture du 5 janvier 2008.

2010

  • La race devient produit Sentinelle Slow Food.

2016

  • Recrutement d’une animatrice technique, Rim Chaabouni

2017

  • La Bretonne Pie Noir est l’égérie du Salon International de l’Agriculture à Paris avec Fine, vache du GAEC des 7 chemins (Plessé, 44).
    Cette même année, le Gwell est lauréat de l’appel à projet européen dans le cadre de l’étude de la Commission Européenne (DG Agriculture and Rural Development) « Action préparatoire sur les ressources génétiques animales et végétales pour l’agriculture » (4 projets européens retenus, et représentant ainsi la France).

2019

  • Création d’une nouvelle association, l’Association des Paysans Producteurs de Gwell, qui inclut les autres races bovines locales de Bretagne. Les adhérents ont pour objectif l’élaboration et le dépôt auprès de l’INAO d’une demande d’IGP pour le Gwell®.

Association

UNION BRETONNE PIE NOIR

     GIE Elevages de Bretagne
     Maison de l’Agriculture
     Rue Maurice Le Lannou
     CS 64240
     35042 RENNES Cedex
bretonnepienoir.com

Animatrice technique : Rim Chaabouni

r.chaabouni@gie-elevages-bretagne.fr
02 23 48 29 06

Se documenter

Le lait de Bretonne Pie Noir : un lait unique et onctueux, des produits de caractère

Races de Bretagne
2021

Un lait particulièrement fromageable

Races de Bretagne
2021

La viande de Bretonne Pie Noir : une viande tendre et savoureuse

Races de Bretagne
2021

Qu’est-ce qui explique qu’une viande peut être plus juteuse, plus tendre, plus savoureuse ?

Races de Bretagne
2021

Standard de la race Bretonne Pie noir

Rapport 20 ans du CRAPAL

CRAPAL
2018

Bretonne pie noir: la vache des paysans heureux

ISBN : 978-2-7373-7287-2
Bourgault Pierrick/ Quéméré Pierre
2016

Ils se sont installés : GAEC radis & Co

Union Bretonnes Pie Noir
2016