Mouton d'Ouessant

L’Ouessant,
en deux mots

L’île d’Ouessant au large du Finistère, a longtemps été peuplée de petits moutons noirs : le mouton Ouessant. C’est un animal de type primitif issu du premier peuplement ovin. Au XVIIIème siècle, ces moutons ont été élevés pour leur laine et leur viande et exportés sur le continent.
Lors de la première moitié du XXème siècle, il a subi des métissages avec des races ovines plus productives : plus grandes et blanches, modifiant ainsi sa conformation et la coloration de sa toison.

À la fin du XIXe siècle, des animaux ont été conservés par des châtelains et quelques particuliers. Ces quelques sujets ont permis sa conservation par l’intermédiaire de quelques passionnés qui ont créé le GEMO (Groupement des Eleveurs de Moutons d’Ouessant) en 1976 pour éviter une inéluctable disparition de la race.
Le mouton d’Ouessant est dit le plus petit mouton au monde : c’est son originalité. Il est rustique. La brebis n’est pas prolifique mais très maternelle.
Animal de plein air, ce mouton rustique sans performance dans les filières viande, lait, laine, excelle aujourd’hui comme animal d’agrément, dans l’entretien des parcs et jardins, et en éco-pâturage. Il est aussi élevé pour la sauvegarde de sa génétique particulière. Sa toison de type primitif se prête à la fabrication de feutre et au filage.
Mouton d'Ouessant

  • Tête fine et régulière, avec cornes pour les béliers, chanfrein court légèrement busqué chez le bélier et, droit ou très légèrement bombé chez la brebis.
  • Cornes de section triangulaire forte, en général enroulée d’une spirale de grande amplitude à bonne distance de la tête.
  • Petites oreilles fines, courtes, mobiles tendant à se dresser.
  • Queue courte (au-dessus du jarret).
  • Dos droit, bonne profondeur de poitrine et bons aplombs.
  • Toison de type primitif garnissant le front, une partie des joues, revêtant tout le corps jusqu’aux genoux voire jarrets, d’un bon tassé, avec présence de poils et hétérotypes surtout accentuée chez le bélier (cravate), nuque, bas des cuisses et ligne de dos.
    Et de couleur uniforme : noir, blanc, décoloré (noir ou brun), brun.
  • Taille maximale au garrot à 3 ans : 46 cm pour les brebis / 49 cm pour les béliers.
    Les éleveurs recherchent des sujets d’allure harmonieuse.

Crédit photo : GEMO

  • Rusticité, adapté aux terrains difficiles et à la vie en plein air avec un abri
  • Alimentation à base d’herbe, valorisant les prairies de moindre qualité
  • Excellent dans l’entretien des parcs et jardins, l’éco-pâturage.
  • 1 seul agneau par an mais une bonne capacité maternelle, avec des agnelages discrets sans intervention humaine
  • Valorisation des toisons en feutre et fil

Crédit photo : GEMO


Déjà au néolithique

  • Sur l’Île d’Ouessant vivaient des moutons. Les recherches archéologiques conduites à Ouessant (site de Menez-Notariou) révèlent la présence de façon permanente de moutons pendant un millénaire et demi (de -1000 avant JC au IVe siècle).
    Des écrits du 17e siècle décrivent la population ovine sur l’île.

1642

  • Julien MAUNOIR prédicateur, écrit « que l’île abonde en brebis, vaches, chevaux et blés de toute sorte ».

1685

  • Apparaît dans un rapport décrivant l’économie de l’île : « […] qu’elle soit bien cultivée et qu’il s’y trouve quantité de bétail comme chevaux, vaches, porcs, moutons et quantité de volailles ».

1754

  • Selon Pignol de la Force « les moutons d’Ouessant sont excellents mais très petits, en général tous les animaux de cette isle sont beaucoup plus petits que ceux de la terre ferme » et encore « longtemps les moutons ont constitué la principale source de revenu des Ouessantins qui en vendaient 7 à 800 /an sur le continent au XXVIIIème ». Ils sont élevés pour la production de laine qui est utilisée pour la confection des habits et aussi pour leur viande appréciée sur le continent.

1785

  • Il est précisé « l’île peuplée d’environ 1500 habitants possède 6000 moutons ».

1819

  • Si les importations sur l’île sont autorisées en 1819, il faut attendre la fin du XIXème pour l’importation de moutons sur l’île.

1850

  • Apogée de la race du mouton d’Ouessant.

1875

  • L’agriculture Ouessantine est sur le déclin d’abord pour les cultures puis l’élevage.

Entre 1882 et 1892

  • Le cheptel de moutons insulaire a diminué de 30 %

À la fin du XIXe

  • Beaucoup d’écrits et photos relatent la présence et décrivent les moutons de l’île. Il est communément admis que le mouton d’Ouessant est noir, il y a aussi des blancs.

Vers 1910

  • Les moutons de l’île sont majoritairement blancs et plus grands, la laine blanche est recherchée, puisque pouvant être teintée.
    Au début du XXe siècle, nous trouvons des moutons d’Ouessant sur le continent, notamment dans les châteaux pour entretenir les parcs. Nous le rencontrons aussi dans des parcs animaliers appréciés pour sa petite taille.

1920

  • On ne compte plus que 3000 moutons sur l’île d’Ouessant, soit une diminution de 50 % en 15 ans.

1925-30

  • Le mouton de « race Ouessant » disparaît de l’île suite aux croisements effectués pour développer la conformation des animaux en vue d’une valorisation bouchère.

1970

  • Début de sauvegarde de la race par Paul Abbé et ses amis. Ils s’appuient sur des troupeaux ayant conservé le type « primitif » et utilisés sur le continent pour agrémenter de grandes propriétés familiales, dans le Morbihan, et à Orvault (44).

1976

  • C’est en 1976 que le Groupement des Eleveurs de Moutons d’Ouessant (GEMO) est créé à Couëron (44). Un recensement est effectué en 1977 : on ne compte plus que 486 animaux.

1981

  • Le standard de la race est rédigé, avec le Professeur Denis, Christian des Touches et Jean-Pierre Gestin. Il est approuvé lors de l’Assemblée Générale du GEMO en mars 1981, puis modifié en 1991 et en avril 2019.

1987

  • Le premier concours national est organisé à Civray (79). Une occasion de présenter des animaux dans le standard en mettant surtout l’accent sur la recherche d’une petite taille, qui est l’originalité de la race.

1995

  • Le GEMO expose des moutons au Salon de l’Agriculture à Paris. C’est un bon moyen de faire connaître cette race de petit effectif qu’il faut préserver.

2010

  • Le GEMO met en place les certificats de conformité selon le standard.

2015

  • Première réunion internationale des groupements d’éleveurs de moutons d’Ouessant.

2015

  • Édition du livre “Le mouton d’Ouessant” pour les 40 ans du GEMO.

2016

  • Le livre des origines (de père et mère connus) a été initié en vue de créer un livre généalogique pour préserver la qualité génétique de la population.

2019

  • Pour assurer la sauvegarde de la race, le GEMO s’est associé avec “Deñved ar Vro” pour créer l’Organisme de Sélection des Races Ovines Bretonnes.

Association

GEMO

Groupement des Eleveurs de Moutons d’Ouessant
3 allée des Sapins Verts
44880 SAUTRON
moutons-ouessant.com

Présidente : Monique BRILLET-ABBE
brillet.abbe.gemo@gmail.com
02 40 63 08 87

Se documenter

Rapport 20 ans du CRAPAL – Mouton Ouessant

CRAPAL
2020

Livre “Le mouton d'Ouessant”

Beaulieu, François de/ Ronné, Hervé
Groupement des Eleveurs de Moutons d'Ouessant
2015