La Bleue de Bazougers,
en deux mots

• Des grands propriétaires terriens du Maine importent des bovins suisses de la race « Fribourgeoise ». Ces animaux sont grands, à la robe bigarrée avec une dominante de robes tachetées noires ou rouges. Par la suite, ils sont croisés avec des races plus locales, donnant naissance à des animaux de couleur noire.

1865

• Un dénombrement, classifiant le bétail sur la commune de Bazougers, indique 29 % de robe blanche, 6 % de noire, 27 % de bigarrée et 13% de bleue, sur 130 éleveurs. Les robes bleues émaneraient de croisements entre des taureaux Durham et des vaches à robes noires et blanches, issues de Fribourgeoises.

Fin 19e – début 20e

• La race dite de Bazougers se détache clairement des autres (Maine Anjou, Mancelle, Saosnoise) du fait de sa représentativité en nombre et de l’homogénéité de ses caractéristiques. Par contre, elle est très locale au canton de Bazougers et non officielle : sans code race et sans herd-book.

Années 1950

• La bleue de Bazougers est à son apogée. Elle est représentée aux comices agricoles du canton en 1950 et 1951, où les éleveurs protestent contre la mise à l’écart des races bovines locales au profit des Normandes ou Maine Anjou. En effet, le Ministère de l’Agriculture souhaite à l’époque réduire le nombre de races bovines françaises, en interdisant la monte publique et certaines races aux centres d’insémination. C’est le cas pour la bleue de Bazougers, et ses effectifs vont se réduire progressivement.

1979

• Une délégation de l’ITEB visite à Bazougers l’une des dernières exploitations connues possédant des descendants de Bleue de Bazougers, sans pouvoir agir pour sauvegarder la race, du fait de sa non reconnaissance officielle.

1999

• Un troupeau de Bleue de Bazougers est repéré à Fromentières, qui permet le prélèvement de la semence de Melchior un taureau bleu et de l’achat de la plus belle vache Aurore, confiée à l’INRA, qui récupérera ses ovaires post mortem. Malheureusement, toutes les tentatives de transplantations embryonnaires à partir d’Aurore et Melchior échoueront.

2002

• Un prélèvement de semence est effectué sur Valeureux, fils de Melchior et d’une Maine Anjou descendant des Bazougers.

Fin des années 2000

• Ainsi la race existe, mais est quasiment éteinte avec seulement les 2 taureaux proposés en IA, père et fils (Melchior et Valeureux) et assimilés à la race Saosnoise. Quelques éleveurs utilisent ces semences en croisement avec d’autres races, et cherchent des témoignages d’anciens éleveurs, des animaux de souches anciennes. L’Idele continue son suivi et l’INRA ses recherches.

2018

• Grâce au collectif d’éleveurs et d’institutionnels, le code race 22 est attribué à la Bleue de Bazougers : c’est la reconnaissance officielle de la race. Ainsi un programme de conservation peut commencer avec l’Idele et les éleveurs engagés.

2020

• Alors que la race est considérée comme disparue, à l’initiative de 4 éleveurs une association porteuse d’un projet de reconstitution de la race est créée le 18 novembre 2020. Le projet de recréation de la race à partir des semences des taureaux collectés et de bovins de race proche (Saosnoise, Rouge des Prés) est soutenu financièrement par la Région des Pays de Loire et le Conseil Départemental de la Mayenne.

2021

• Le collectif continue d’écrire l’avenir de la Bleue de Bazougers.